En cette ère exhibitioniste, il est de bon ton de partager ses pensées avec la Terre entière. Ce blog a donc failli, en un premier temps, se nommer "apériodique extime", mais je suppose qu'hormis la profession psychologique, et les oncles et tantes qui me mettent une fameuse pâtée au Scrabble à chaque fois, nul n'aurait saisi le puéril jeu de mot... et puis je ne vais pas raconter grand chose d'intime, après tout. La seule intimité que je souhaite partager, à l'instar de mes (nombreux) (très nombreux) (très très, mais alors très nombreux, blogue à part) co-blogueurs, est celle de mon absence de style. N'est pas écrivain qui veut, et le veux-je?

En revanche, j'adore lire, et vous en conviendrez avec moi, n'est pas Mozart qui veut, et la mémoire eidétique semble bien être un privilège à lui et quelques autres bienheureux réservé. Il se trouve donc que depuis bien longtemps, je déteste cette faiblesse de mémoire (de caractère?) qui fait que je suis incapable de me remémorer plus que les lignes générales des livres que j'ai lu, voire même du bouquin que j'ai fini l'avant-veille. Cela n'aide décidément pas à la conversation, et si vous croyez que c'est en discutant du dernier Star Wars que vous allez séduire ces dames, eh bien! vous vous fourrez le doigt dans l'oeil (ou bien vous êtes encore jeune, et pensez que La Menace Fantôme est le premier Star Wars).

La solution saute aux yeux, nous la connaissons tous (peut être pas notre ami amateur de La Menace Fantôme, je ne suis pas assez au courant des pratiques actuelles de l'institution scolaire), il s'agit, vous le devinez, sans plus de prétérition, de... la fiche de lecture! Mon orgueil blessé aimerait mieux produire un commentaire composé, voire même de brillants essais, mais, vive l'autocritique maoïste, elle est probablement plus à ma portée (mais moi, je sais faire marcher un ordinateur, oncles et tantes scrabbleurs et littéraires, nah nah nah - imaginez vous ma langue fièrement tirée dans votre direction, et avouez que jusqu'à présent, vous n'aviez pas l'ombre d'une idée des rapports unissant ce titre prétentieux à ma prose suave).

Quand à la passivité mentionnée plus haut, il s'agit de celle qui me faisait retarder ad vitam eternam le moment où j'allais enfin graver dans le blog les dites fiches de lectures. Cette passivité est donc, je le proclame haut et fort, hic et nunc vaincue, jusqu'à la prochaine fois ou ça me reprendra, et sans plus attendre je vais pondre mon second billet, concernant White Pawn of Prophecy, de David Eddings.