Bouquins

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lundi, juin 18 2012

A bottle of Wine

... Or a memento for my own use on how to make some games run on Ubuntu (11.04).

Whenever I have a problem with something, I simply fire up the package manager, and remove everything wine related (wine, and winetricks, usually). Then I delete every .wine folder in my home folder, and reinstall wine and winetricks.

Civilization IV (steam version):

winetricks msxml3

(work in progress)

lundi, mai 28 2012

Silverhair

J'ai retrouvé récemment dans le carton de livres non lus qu'il me restait depuis le déménagement un bouquin d'un auteur dont je ne connais absolument pas le nom. Et c'est vachement bien. Apparemment il collabore avec Arthur C. Clarke, et Terry Pratchett, donc il ne saurait être entièrement mauvais. Le bouquin en question se déroule dans un monde perdu, une ile près de la banquise dans laquelle quelque mammouths ont survécu, et est vu entièrement à travers leur perspective, y compris et surtout quand ils rencontrent des humains modernes. C'est pas mal du tout et le gars à l'air bien prolifique, j'en ai pris deux assez différents sur amazon, un omnibus de quatres romans de sf sur une grande guerre galactique entre l'humanité et les méchants, et un qui fait partie d'une trilogie dont les titres comprennent, dans cet ordre, les mots stone, bronze et iron. Ca a l'air intrigant et préhistorique, j'aime. Il s'agit de Stephen Baxter et je commenterai les livres plus en profondeur une autre fois.

Peeps

is a novel by Scott Westerfeld. I had already perused his "Uglies" series, which I had enjoyed quite a little bit. Like its sibling, the Peeps series is what could be termed perioditterature. These are books, yet they are read as fast as you read a periodical. This might be construed as distaste, but nothing is further from my mind. I actually enjoy the raw satanic power I derive from owning a book in one day. Sometimes I wake up at night, just to taunt the poor book that couldn't withstand my reading ardour the day before with sardonical laughs and exclamations of "Gotcha! And in one stupid little day too! Bwahaha!". Then I wake from my dream, yet the fact remains I love this easy-come-easy-go litterature.

Peeps explores the vampire subgenre of fantasy litterature, with an innovative twist. Well the twist is not entirely innovative, but its treatment by the author is. In this series, vampirism is caused by a parasite - it's neither clear what exactly this parasite is, a worm, a bacteria? but it is transmitted by bodily fluids. The hero, and strangely enough, only narrator in the first book of the series has been infected through unprotected casual sex by this parasite, and is one of the lucky few who don't become raving lunatics. He has then been recruited by a "Night Watch" to be a vampire hunter (Blade, anyone?). The main twist is that there is more to it than either the protagonist, or the Night Watch know. This twist is brought about halfway through the book, and it rises crescendo, up to the end leaving the reader hungry for the rest of the story. Nicely done, even if it's just a grab for my money, no really!

But what really made this book an interesting read for me was the development of the parasite twist. For starters, every two chapters or so, Westerfeld tells us a gruesome parasite story, the champion of which, in my eyes, is this bacteria that litterally shapes species. This particuliar parasite, wolbachia, apparently never leaves a host, except when the host implants a parasited eggs inside another animal (especially ichneumon wasps). Apart from this case, its only means of colonizing a new host, then, is that it colonizes the descendants of the host by parasiting the eggs. One species in particular, Trichogramma is now able to reproduce without males, thanks (?) to the action of the bacteria. Talk about mind-control, and worse! Which is precisely how the effect of paratism are described throughout the book, starting with the Dicrocoelium dendriticum story. This one really mind controls poor ants to climb long stalks of grass, so that sheep will be sure to eat them, and so that the parasite can go to the next stage of its lifecycle inside the sheep.

All these stories about parasites are real, and the author cleverly blends elements from each of them to enlighten the reader as to how, and why the vampirism parasite causes these effects in humans. Some parasites mind-control animals, some are useful, some change whole species, some are dangerous, some kill whole species. At the end of the book, we understand how and why humans and this particular parasite maintain their Darwinian relationship, which is coincidentally the twist I spoke of earlier, and we just have to read the second book.

A quick note for french readers: I only could find it on Numilog. Not my first choice of bookshops, in fact I had never heard of it before.

I only started the second tome, the only remark I have at this point is that, in stark contrast to the first one, each and every chapter is spoken through the voice of a different protagonist, four of them so far.

PS: Scott Westerfeld found his inspiration in a scientific vulgarisation book titled "Parasite Rex". More about this one when amazon ships it to me.

lundi, mai 14 2012

Parodie de Michel Berger, merci Lanfeust de Troy

Je lisais cette BD stupide qu'est Lanfeust de Troy, lorsque je tombais sur cette ligne parodique digne de l'académie française:

"Il conduisait les pétaures debout, c'est peut être du bétail pour vous" (le pétaure est un genre de bovin de cet univers d'heroic fantasy).

Je fus saisi d'un besoin irrépressible d'écrire toute la chanson, ce fut torché en une heure, ça reste à améliorer, mais ça n'est pas si mal:

D A Bm Bm 
Dites vous que ce garçon aime les caribous
D A Bm Bm 
Il aimait tous les animaux, c'est tout
G      
Et pour quelles raisons étranges
A
Les gens qui aiment les gnous,
Bm
Ça nous dérange
A


Dites vous que ce garçon est végétarien
Il avait choisi d'ne manger que du pain
Et pour quelles raisons étranges
Les gens qui mangent autrement
Ça nous dérange
Ça nous dérange

D
Il aimait bien les caribous
F#
C'est peut être du bétail pour vous  
Bm
Mais pour moi ça veut dire beaucoup
G
Ca veut dire qu'il mangeait des fibres
A
Et des steaks de soja avant tout

Il aimait les vaches et les gnous
C'était quasiment un indhou
Sa vache Hilda pour lui c'était tout
Simplement des crudités
Et des légumes cuits vous comprenez

Il n'y a qu'les animaux, qui l'rendaient patriote
Il s'rait mort au champ d'honneur pour quelq' marmottes
Et pour quelles raisons étranges,
Les gens qui tiennent à leurs zèbres,
Ça nous dérange

Sous les pluies d'guano, ils pleurait quelques fois
Mais quand les oiseaux n'étaient pas là
Car il aimait son balbuzard,
Son image a marqué
Ma mémoire,
Ma mémoire..

Il aimait bien les caribous
C'est peut être du bétail pour vous
Mais pour moi ça veut dire beaucoup
Ca veut dire qu'il mangeait des fibres
Des steaks de soja avant tout

Il aimait les vaches et les gnous
C'était quasiment un indhou
Sa vache Hilda pour lui c'était tout
Simplement des crudités
Et des légumes cuits vous comprenez

Il aimait aussi les hiboux
Il n'leur cherchait jamais de poux
Pousses de soja sauce aigre-doux
C'est vraiment plein de fibres
C'est délicieux, ça vaut le coup

jeudi, mai 10 2012

Au pays de Gandhi

Alors que je passais une mauvaise journée, victime du syndrome de la chanson stupide dans la tête, en une idée de génie, cette défaite journalière se transforma en victoire retentissante. Je vous demande d'applaudir, dans le coin gauche du ring, vingt kilos toute mouillée, insupportable et mièvre: CAAAAAANDY! Dans le coin droit du ring! Jolies lunettes rondes, calvitie précoce et sourire indéfinissable: GANDHIIIII!

Que le meilleur gagne!

(sur l'air de Candy, oui, le dessin animé des années 80)

C G
Au pays de Gandhi, comme dans tous les pays
G
Dans les champs, on plante du riz,
G C
Il y a des musulmans qui parlent Hindi
C
Et dans tous les moments difficiles,
C G
Avoir un Gandhi, c'est très utile,
C F
C'est l'Spartacus, de New Dehli,
G C
Oui c'est lui, c'est Gandhi.
Am Dm
Mais il rêve, et il imagine,
E7 Am
Tous les soirs, en s'endormant,
Am Dm
Que le petit Martin Luther King,
E7 Am
Vient lui parler doucement.
Dm Am
Pour chasser les Anglaises,
E7 Am
Il prone la gentillesse.
Dm Am E7 G C
Calme, pacifique! Toujours gentil, c'est Gandhi, Gandhi.

samedi, mars 17 2012

Quelques accords...

Cela fait vingt ans que je joue de la guitare et que seule ma mère me dit jamais que ce que je joue n'est pas mal - quand au qualificatif "bien", je ne l'ai jamais entendu. Néammoins, mon but n'étant pas d'atteindre le nirvana et l'hendrixitude, cela m'amuse beaucoup de trouver des suites d'accords et de les jouer en boucle une dizaine de minutes à chaque fois. Parfois je les enregistre et solote - mal aussi, évidemment - dessus. J'en suis généralement assez insatisfait, mais cette suite là n'est pas trop mauvaise, alors je la sauve pour ne pas l'oublier.

Le rhytme, c'est ce que j'ai retenu d'explications sur la bossa - ce n'est probablement pas ainsi que font Cesare Evoria et ses amis, mais bon, ça swingue quand même un peu. Voici la tablature correspondante, sauf si je me suis planté en transcrivant:

......................................................................
...8...7...8...8...9...9...7...7...10..10..8...7.........
...7...7...7...7...7...7...7...7...9....9...6...5.............
...9...7...9...9...7...7...7...7...10..10..8...7............
.7.......7........7........7........9.........7.....................
.....7........7........5........5........10.......7................

Ca correspond aux accords suivants: Em7 (Am7) Em7 Em || 7 Am7 Am7 Am7 Am7 || D9 D9 C#dim D7/B, et il s'agit donc de douze fort classiques mesures de blues en Ré, en alternant deux basses. Ca ne sonne néammoins pas trop mal en live, et sur le mp3 qui suit, si l'on excuse mes piètres qualités d'ingénieur du son:

jeudi, mars 15 2012

The Black Arrow

It had been roughly thirty years since last I perused Stevenson's The Black Arrow. I remember wanting to skip school just to finish it, and a decided lack of interest in homework - though that, was maybe not related to this particular book, but more of a general trend. Swashbuckling, piracy, dukes, earls and whatnot, a romantic interest, and the nefarious Black Arrow gang of jolly forest brigands. There is nothing to dislike in there.
A young, not quite yet a, man, Richard Shelton is orphaned and in the tutelage of one Sir Daniel Brackley. Said Sir Daniel, through brigandous moves, gets a yound maid, Joana Sedley in his avaricious hands - the care of a young soul is the sale of its marriage. As the book goes, we learn that Sir Daniel lives for money, hence the rapt of Joana from her erstwhile tutor, the killing of Richard's father when he was but a boy, the disposession of numerous tenants of their assets, and more. Disgruntled tenants form a band of brigands, and vow to avenge these wrongs with a black arrow for each corrupt heart.
At the same time, the War of the Roses is running strong in England, and Sir Daniel is in no particular hurry to chose a camp, waiting to see who'll be the victor.
On these threads hangs Stevenson's tapestry, and it is sadly much more dilapidated than my boyish memories made it to be. One of the very first scenes in the book shows young Joana disguised as a boy through Sir Daniel's cunning try to evade his custody, and being rejoined by Richard who isn't the wiser as her true gender. He will proceed to be a bully to the frail and small boy he thinks she is, insulting, mocking, and finally menacing to lash her with his belt. On such shaky grounds is built Joana's love for Richard, which will endure until the happy end. Granted, Richard saves her from a patch of quicksand, but then she saves him from drowning. This premise seems fundamentally flawed and mars the rest of the reading. Until the main meal arrives.
The aforementioned outlaws bear some affection for Richard, as his dead father was friend of their leader, and died from their enemy's hand. For a while he lives with them, so that so, the leader gives him command of his men to rescue the maid. Imagine yourself hunted by the sheriff's men, eking a living out in the forest, an outlaw to man and God, taking a stray teenager in for sheer love, then making him lord it over your followers of many years? That's so unlikely as to make the possibility the writer of this blog being Albert Einstein nearing a hundred percent. And that's not the end of it - after a few adventures in Joana's liberty's name, our young Richard happens upon a fight where one hunchback defends against several assaulters. He only listens to his sense of justice (given his earlier bullying, I'd say "his lust for battle"), and joins the less numerous sight of the fray. They soundly rout the enemy, upon which it is revealed the lone fighter is none other than Richard the hunchback, soon to become III. Then, the incredulous reader has to, bemused and at a loss for words, witness this homonymous Richard give command of a hundred of his troops to young Richard during the assault of Shoreby.
The city is taken, Sir Daniel who had escaped harm all along, finally gets a black arrow in his black heart, they marry and live happily ever after.
Novels where teenagers are the main characters abound. A fair few of these are meant for an adult readership. But none pretend that, on a whim, an unknown teen gets command of many adults, nevermind if he is minor gentry. The Duke may die, making his already battle-hardened eldest, yet young, son the de-facto commander of the troops. After fighting gallantly upon the field for months, a young urchin might be promoted by a generous lord. But never in the history of litterature, has an untried teen been given command of a hundred on a whimsical fantasy, except in Stevenson's book.
I wonder if I'll ever read Treasure Island again, now. Bah!

lundi, mars 5 2012

A ta mémoire...

Il ya douze ans disparaissait une grande actrice, qui avait su enchanter et charmer toute une génération. Elle avait... d'immenses talents. Sa générosité dépassait les limites de l'écran, et elle se donnait à fond. Parce que sa fin tragique nous a tous marqué, il était nécessaire de lui écrire cette belle épitaphe. C'est pour toi, Lolo Ferrari:

(sur l'air de "La vie par procuration", de Jean-Jacques Goldman)

Bm              A            G            F#m
Y'a vraiment plein de monde au balcon
Em             F#m          Bm         Bm
Pour attirer l'émoi chez les pigeons
Bm               A            G            F#m
Elle vit sa vie par mensurations
Em             F#m          Bm         Bm
Ils sont plus gros que ma télévision

Bm             Bm             Em                      Bm
Relevées sans bretelles, elle tiennent d'elles mêmes
G               G                G2                      G
Mais leur air salace, cache des implants, hélas
Em             Em             Esus                   E
Aubade désespère de créer une brassière
Bm             Bm            F#                      F#
Pour cette vache laitière en mal de repères

Même les proxénètes les trouvent suspectes
Elles pèsent leur poids, pas b'soin d'wonderbra
Les êtres ont cédé, perdu la bagarre
L'silicone a gagné, c'est son territoire

G                      G                D               D
Le temps qui nous casse ne les ride pas
Em                   Em             Bm              Bm
Nos mamelles s'affaissent, mais les siennes pas
G                     G                 D               D
C'est elle la championne, sans but sans pourquoi
Em                   Em             F#              F#
N'en déplaise à Newton, ils tiennent tout droits

Y'a vraiment plein de monde au balcon
Pour attirer l'émoi chez les pigeons
Elle vit sa vie par mensurations
Ils sont plus gros que ma télévision

On peut voir dans la presse à scandale
Toutes ses courbes qui s'étalent
Mais finalement à des heures matinales
Elle finira en crypté sur Canal

Y'a vraiment plein de monde au balcon
Pour attirer l'émoi chez les pigeons

Des crèmes et des bains qui font la peau douce
Elle aime vraiment bien, souvent qu'on les touche
Des mois des années à se faire peloter
Et jour après jour, elle montre ses atours

Ses gros nénés, indestructibles
Ses pauvres tétés, imputrescibles
Une vache des alpages, aux tétons bancals
Bilan sans mystère d'la chirurgie mammaire

Y'a vraiment plein de monde au balcon
Pour attirer l'émoi chez les pigeons
Elle vit sa vie par mensurations
Ils sont plus gros que ma télévision

On peut voir dans la presse à scandale
Toutes ses courbes qui s'étalent
Mais finalement à des heures matinales
Elle finira en crypté sur Canal

Y'a vraiment plein de monde au balcon
Pour attirer l'émoi chez les pigeons

dimanche, mars 4 2012

Premier achat d'ebooks - Le meilleur vendeur du net

Il faut rendre ses lauriers au thym, ou bien il ne faut pas pousser César dans les orties, ou quelque chose dans le genre.

Baen Books est un éditeur de science-fiction, qui me fait penser à des gens comme Richard Stallman. Ils choisissent de croire en les nobles instincts de l'humanité, à l'inverse de nombre de marchands qui préfèrent voir le consommateur comme un sauvage qu'il convient de ratisser, faute de quoi c'est lui qui te ratissera. Plus particulièrement, ils ont cette surprenante politique commerciale de vendre des ebooks sans aucun drm. Apparemment cela ne leur réussit pas trop mal, vu qu'ils le font depuis une dizaine d'années, et qu'ayant fait mon premier achat chez eux aujourd'hui, je ne peux que constater qu'ils sont encore vivants. Bien sûr, j'ai pu trouver, par une simple recherche google, les ebooks par moi acquis sur des sites moins légaux, pour un prix moins important, voire nul. Mais, à l'instar de Baen Books, je suppose qu'il s'agit là de jeunes gens sans argent et métier, et qu'en revanche, la plupart des adultes choisissent de récompenser le travail en le rémunérant, aussi bien pour des biens dématérialisés, que pour des biens physiques. Et j'ai effectivement choisi de récompenser leur politique, après avoir trouvé les mêmes livres gratos.

Toujours est-il que je possédais deux tiers (même pas dans l'ordre) d'une série d'Eric Flint, l'un des auteurs fétiches de Baen Books, depuis des années, j'ai choisi de racheter la série en entier en ebooks, ainsi que l'intégrale des célèbres Fafhrd and the Gray Mouser dont je possédais là encore trois septièmes. Je suppose que je revendrai les bouquins en papier chez Gibert Jeune ou équivalent.

Ca fait donc 13 livres pour 55 dollars, soit quatre dollars cinquante du livre, ce qui au cours du dollar nous fait de l'ordre de trois euros et vingt cents par livre. Voila, je crois qu'il n'y a rien à ajouter. Un ebook (de qualité, ce sont des auteurs mondialement reconnus, voire pour Fritz Leiber, célèbres et récompensés par des Hugos et des Nebulas) sans drm, pour trois euros - c'est la politique de Baen Books, et ils ont tout compris à la relation commerciale: non pas une guerre ou les deux parties essayent d'arnaquer l'autre avant de l'être, mais un bon voisinage, ou le vendeur gagne sa vie, et non pas le yacht de ses actionnaires, tandis que l'acheteur verse son écot, et écrit des blogues larmoyants sur les qualités du dit vendeur.

Bon, et maintenant, place à la lecture.

PS: Offre valide une fois seulement, si vous êtes ma petite soeur (munie d'une pièce d'identité faisant foi) et que vous voulez enfin lire Lankhmar en anglais plutôt que dans les épais OPTA/CLA en français de votre papa, ou aborder enfin l'étude sérieuse d'Eric Flint dont votre frère vous dit grand bien depuis des années déjà par l'une de ses meilleures séries, vous pouvez vous faire prêter les dits ebooks, vu qu'ils sont sans drm, et que je sais que vous ne les mettrez pas en téléchargement sur des sites frauduleux et que l'éditeur encourage le prêt Baen Books, mazette quel éditeur! Si vous n'êtes pas ma petite soeur, mais une plantureuse créature dotée d'une morale plus qu'approximative, il est toujours possible de me soudoyer. Autres, laissez tomber, et aidez Baen Books à poursuivre leur belle initiative! Si vous êtes ma petite soeur, mais que vous ne lisez pas mon blogue, et bien, voici un pied de nez à votre adresse (courageux mais pas téméraire).

lundi, février 27 2012

Ebooks, linux, adobe drms.

J'avais indiqué avoir rendu le Kindle et commandé une liseuse Sony PRS-T1, pour diverses raisons développées plus en détail dans ce billet. L'une de ces raisons est affaire de principe: Amazon développe son offre d'ebook comme windows développe ses parts de marché: à l'aide d'un format propriétaire (le fichier azw) et d'un mainmise sur le marché. De l'autre côté des tranchées, nous avons un standard ouvert, le format epub, qui peut être crypté pour préserver les droits des éditeurs à l'aide d'une solution drm développée par Adobe. Ce n'est pas idéal, il faudrait qu'un jour les états garantissent la pérennité des drm, et leur interopérabilité sur tous les systèmes d'exploitations du marché (au hasard et vite vu, Linux, Windows, Mac OS, Android, iOS, et probablement une floppée d'autres, notamment sur les smartphones) en gérant ces drm eux mêmes, plutôt que de laisser le secteur privé faire ce qu'il veut. C'est toujours mieux qu'Amazon, car les drms adobe sont accessibles à tous les acteurs du marché, et leur perennité n'est donc pas liée à un seul vendeur.

Voici donc la procédure que j'ai suivie pour ne pas me torturer la tête avec ces drms, sous Ubuntu 11.04, avec mes remerciements ici & .

Préambule: J'ai choisi de tout mettre dans un seul répertoire. Vous n'êtes pas obligé de faire de même, mais vous perdrez l'usage de la petite fonctionalité que j'ai ajoutée (voir plus bas).

  1. Le script permettant de retirer les drms a été conçu pour windows - il nous faut donc en premier lieu permettre à Linux de faire fonctionner des programmes du monde windows: installons wine. Si c'est du chinois, ouvrez un terminal, et tapez

sudo apt-get install wine

si c'est toujours du chinois, je ne peux rien pour vous, il vous faut en passer par un apprentissage plus approfondi de Linux, par exemple ici.

  1. Installation des dépendances du script permettant de retirer les drm. Rendez-vous sur le site d'ActivePython et chargez ActivePython-2.7.2.5-win32-x86.msi, sur le site de PyCrypto et chargez pycrypto-2.3.win32-py2.7. Lancez ces deux exécutables windows (dans l'ordre) - grace à wine, ils s'installent sous linux comme un charme.
  2. Installation d'Adobe Digital Editions, dans le répertoire ou vous souhaitez placer vos fichiers epub, et non pas un sous-répertoire. toujours grace à wine.
  3. Trompons Adobe Digital Editions pour mettre les fichiers ou l'on veut, et pas ou il veut: créer le lien symbolique suivant

ln -s /chemin/de/nos/ebooks /home/votre_nom_d_utilisateur/.wine/drive_c/users/votre_nom_d_utilisateur/My\ Documents/My\ Digital\ Editions

  1. Maintenant rendez-vous chez l'apprenti Alf et chargez son archive d'outils.
  2. Extrayez les fichiers ineptkey_v5.4.pyw et ineptepub_v5.6.pyw dans le répertoire ou vous souhaitez placer vos fichiers epub, et non pas un sous-répertoire.
  3. Ouvrir un terminal et générez le fichier adeptkey.der

cd /chemin/de/ce/repertoire
wine python ineptkey_v5.4.pyw

  1. Achetez un livre protégé par adobe, par exemple Lost Tribe of the Sith (moi je suis comme ça, j'aime la grande littérature), gratuit (en février 2012, en tout cas), pour tester la validité de mes instructions. Une classique fenêtre de téléchargement va s'ouvrir dans votre navigateur favori, sauvez le fichier dans le répertoire ou vous souhaitez placer vos fichiers epub, et non pas un sous-répertoire. Il s'agit d'un fichier "acsm".
  2. Ca, c'est ce que je rajoute au reste, et étant un pur dilettante de l'informatique, je suis très content de moi. Je connais les principes généraux de la programmation - mais ne suis pas informaticien. J'ai déjà programmé des milliers de ligne de code en java - mais jamais complété un programme (si on excepte de toutes petites choses). Je suis sous Linux principalement pour dire merde à Windows - mais chaque tâche un peu complexe me nécessite des heures de google. Néammoins voici mon petit script à moi et j'en suis fier. Ouvrez un terminal et tapez:

sudo touch /usr/bin/acsm_to_no_drm_epub

(ou un autre nom, le mien est assez descriptif, et il y a peu de risque de conflits accidentels avec un autre exécutable). Votre mot de passe administrateur est demandé, saisissez-le, puis saisissez:

sudo 555 chmod /usr/bin/acsm_to_no_drm_epub

pour le rendre exécutable, et enfin:

sudo gedit /usr/bin/acsm_to_no_drm_epub

pour l'ouvrir dans un éditeur de texte. Une fois ouvert, saisissez ceci:

#!/bin/bash
cd /media/Plug2000/Calibre
wine digitaleditions.exe `basename $1` &
sleep 20
epubfile=""
while [ "$epubfile" = "" ]
do
sleep 5
epubfile=`find ./ -maxdepth 1 -iname \*.epub -amin 1`
done
eval "python ineptepub_v5.6.pyw adeptkey.der $epubfile $epubfile.tmp"
killall digitaleditions.exe
mv $epubfile.tmp $epubfile
rm -f $1

Ou bien chargez le fichier ici et sauvez le (droit administrateurs nécessaires) dans /usr/bin, puis chmodez le.

  1. A présent, changez la deuxième ligne du fichier par cd /votre/chemin/à/vous, et non pas cd /mon/chemin/vers/mes/epubs/à/moi.
  2. Vous y êtes presque! Cliquez avec le bouton droit sur le fichier acsm que vous aviez chargé précédemment, faites "propriétés". Suivant votre bureau Linux, ça peut varier un peu, l'idée globale étant de trouver quelque chose du genre "Ouvrir avec". Une fois là, cliquez sur "Nouveau", "Ajouter", quelque chose dans ce style, et enfin "Commande personalisée" ou un truc dans le genre, et saisissez le nom de notre petit script (acsm_to_no_drm_epub si vous l'avez conservé tel quel). Validez tout ça et à présent relaxez-vous dans votre fauteuil, et observez la magie en oeuvre.

Double-cliquez votre fichier acsm, vous allez voir Adobe Digital Editions s'ouvrir, chargez le fichier epub, puis se clore. Ce que vous n'avez pas vu, c'est qu'aussitôt chargé, le script python lui a retiré ses drms. Vous pouvez dès lors lire ce fichier sur n'importe quel appareil supportant le format epub. Mon apport personnel est limité à cette simple notion: un double clic, et le fichier est débarassé de ses drms. Le débarassage proprement dit, il faut aller remercier qui de droit. N'empêche que je suis vachement content de moi! ;)

Nota bene: Il est possible de réaliser la même chose pour d'autres formats, à partir de l'archive que nous avons chargé chez Apprentice Alf. Peut être un jour...

vendredi, février 24 2012

Sony PRS-T1, un nom dur à porter et l'objet mystère

C'est sur, ça cogne moins que Kindle. L'autre grand défaut de cette liseuse est son prix (145 euros). Par un coup de chance, je l'ai trouvé sur pixmania pour 120 euros, frais de port compris, le seul inconvénient étant que c'était un produit dont l'emballage avait pris un choc. Morale de l'histoire: si un bout de carton vaut 25 euros, je deviens écolo moi! A bas les emballages, vive le naturisme! Morale de la morale, je suis déjà écolo, je blaguais. Alors, si vous vous rappelez l'enchainement palpitant des évènements, j'avais du attendre toute une journée ouvrée entre la commande chez l'amazone, et la livraison du Kindle. A l'évidence Pixmania ne fait pas aussi fort que l'amazone à la légendaire vivacité il a fallu deux jours ouvrés complets, oui ma bonne dame, je suis complètement furax. Néammoins, deux jours ouvrés, ça n'est pas si mal, et je déballe avec contentement mon nouveau precious, le Sony PRS-T1... il va vraiment lui falloir un autre nom à celui-là. Entre temps, j'ai appris à faire tout un tas de choses qui vont bien me servir. On ne sait jamais quand une société peut déposer le bilan, être revendue, abandonner un secteur d'activités, revendre une partie de son activité, j'ai donc décidé que je débarasserai systématiquement chaque ebook de ses drms avant de le charger sur la liseuse, afin de conserver ma bibliothèque de façon pérenne. A titre d'exemple, j'avais acheté des jeux sur Yahoo! Games en 2002; souhaitant y jouer en 2008, j'ai voulu les télécharger à nouveau - impossible, la filiale jeux de Yahoo! était maintenant gérée par un nouveau prestataire de services, avec des morceaux de drm dedans, ce qui fait que je n'avais pas accès à mes jeux, aucun drm n'ayant jamais été généré à mon nom, ni aucune clé ou mot de passe ne m'ayant jamais été communiqué. Six ans, une bien courte durée de vie, qui donne à réfléchir.

Je ne vais pas m'étendre dessus, c'est exactement ce que j'avais prévu, en lisant des bancs d'essais, et en m'inspirant de ma semaine avec le Kindle. J'adresse trois reproches seulement au Sony:

  1. Le plastique qui entoure l'écran est relativement brillant, et il est envisageable que des reflets puissent légèrement distraire le lecteur.
  2. Pas de gestion des répertoires. Qu'est-ce que c'est que cette notion branquignole de "collections" sur tous ces engins. Je comprends bien qu'il s'agit de l'exact concept des "tags" (de ce blogue, par exemple), néammoins le répertoire sert à ranger, pas à cataloguer, et ranger, c'est pas mal, une fois qu'on a plusieurs dizaines de bouquins. Tartuffes! Sapajous!
  3. Enfin, ce modèle fonctionne sous Android, le système d'exploitation libre (plus ou moins), et Android est probablement conçu pour des machines un peu plus puissantes - quoiqu'il s'agit peut être simplement de la latence de l'e-ink. J'ai l'impressions que les menus le fatiguent un peu plus que ceux du Kindle. En lecture c'est kif-kif.

Je recommende donc fortement cette liseuse, c'est probablement la meilleure du marché à ce jour, pour les points suivants que je résume brièvement:

  1. La plus légère, donc celle qui fatigue le moins les poignets, à la lecture. Je n'ai pas pesé de bouquin, mais elle est moins lourde que n'importe quoi sauf un poche de 200 pages, à mon avis.
  2. L'écran tactile - un clavier physique laisserait moins de traces de doigts, mais serait plus lourd. Je préfère la nettoyer de temps en temps. Pas de clavier (Kindle 4), c'est la galère, même pour simplement consulter le dictionnaire (12 pressions des flèches directionnelles pour lire la définition d'un mot, en moyenne).
  3. Le standard epub. Amazon s'oriente très clairement vers un modèle archi-fermé, s'inspirant à l'évidence des travers de Microsoft, et de ses visées anti-concurrentielles et monopolistiques.
  4. Pour tout le reste, c'est honnêtement égal d'un point de vue technique entre le Kindle, le Sony et le Kobo.

Et maintenant.... mesdames, messieurs, petits enfants, chiens, chats, veaux, vaches et cochons....

L'objet mystère! Celui qui me dit ce que c'est sans tricher, ... joue de la musique (indice, indice!).
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Et si je vous dis que ça marche avec mon nouveau joujou, que voici-dessous (ne regardez pas tout de suite, petits tricheurs!):
























































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Vous sèchez toujours lamentablement? C'est un capo, et ça sert à faire plaisir à mon papounet en ne chantant plus, je cite, "d'une voix de fausset". On le pince sur le manche, et il bloque les cordes, rendant de fait le manche plus court, et la tonalité dans laquelle on joue, plus élevée, en gardant exactement les mêmes positions de doigts, et c'est bien pratique quand on n'a pas la tessiture adaptée à une partoche donnée.

Liseuses électroniques - grille de lecture

Voilà une semaine que j'ai acquis, un (petit) peu en coup de tête, un Kindle 4, après deux jours passés à me renseigner, et à explorer mes motivations, que voici:

  • La jalousie envers ma petite soeur. De quel droit s'autorise-t-elle à frimer avec sa troisième liseuse déjà, alors que je n'en ai jamais possédé ne serait-ce qu'une, celle-là?
  • Près de 45 mètres linéaires de Billy d'Ikea, remplies à gerber[1], menacent l'intégrité structurelle de mon home sweet home, les parpaings s'prennent des pains, le placo n'aime pas trop et l'plancher va craquer. C'est soit la liseuse, soit l'autodafé.
  • Une fois la bestiole en poche, soit l'on est gugusse d'une centaine d'euros délesté par les sirènes du consumérisme, soit l'on s'en sert. Je joue sciemment de cette vanité qui me veut odysséen, pour diminuer la part de mes passe-temps qu'occupent la BD, le film et la série, que mon éducation petit bourgeoise veut plus néfastes à la mens sana. Cela se discute, mais l'on ne se refait pas.
  • Dans le même registre que le point ci-dessus, ma production intellectuelle avoisinant le zéro absolu, j'espérais que la liseuse me pousserait à la fiche de lecture. De ce point de vue c'est à moitié réussi, sur deux livres achevés, et deux à moitié, j'ai réalisé deux moitiés de fiches de lecture, et deux quarts. La fiche de lecture n'est pas l'essai publié chez la Pléiade, mais il faut bien (re)commencer quelque part, lorsqu'on approche la quarantaine et que le cerveau n'est plus moteur, mais s'est alangui.
  • Une envie d'explorer un peu plus l'histoire (c'est un bien grand mot, vu mes genres favoris) littéraire que je ne le fis plus jeune.
    Le seul effet de mode auquel je cédai fût une propension navrante à la cigarette qui fait rire, il y a bientôt vingt ans. Les fringues de la saison, le dernier Goncourt, le jeu vidéo qui vient de sortir, très peu pour moi. S'il s'agit donc de lire des auteurs plus anciens, il en est quantité que je n'ai jamais lu, quantité dont je n'ai seulement jamais entendu le nom, et l'alliance historique de la liseuse, et du domaine public, nous permet enfin de lire ces auteurs dans des conditions de confort - l'écran rétroéclairé n'est vraiment pas adapté à la lecture - et éthiques acceptables: s'il est normal de rémunérer un éditeur pour lire Shakespeare, il est en revanche étonnant qu'il réalise moult bénéfices à cette occasion. Shakespeare faisant partie du domaine public, il devrait pour des raisons citoyennes et morales, être disponible à prix coûtant. C'est chose faite! On acquiert la liseuse, et l'on peut lire Shakespeare à prix coutant, par exemple ici.
    Cela peut paraître - et ça l'est - radinisme de ma part, il n'empêche qu'un problème plus global se développe ici, la main mise de sociétés de droit privé sur notre héritage culturel commun. Les musées nous font payer, et c'est légitime, leur visite - mais, et il s'agit d'un mais majeur, les musées ne sont pas censés dégager un bénéfice - il s'agit bien de notre patrimoine à tous, et il est immoral qu'une entité privée s'en serve pour dégager un bénéfice.

Une semaine après l'arrivée du Kindle 4, voici quelques notions, à présent éclairées par la pratique de la liseuse, qui m'avaient jusqu'alors echappées:

  • Les répertoires. Si l'on souhaite conserver des centaines de livres sur une liseuse, il serait agréable de disposer d'un arbre de répertoires, comme sur nos PCs. Le Kindle ne le permet pas, il permet seulement un seul niveau de répertoires.
  • Le dictionnaire, surtout lorsqu'on lit des livres en langues étrangères, est un atout précieux. A raison de 29 lignes de 10 mots (mes préférences), il faut en moyenne douze pressions d'une touche directionnelle du Kindle 4 pour obtenir la définition requise. A l'aide d'une liseuse à écran tactile, il faut en moyenne (essayez de deviner)... une pression pour obtenir la définition.
  • Les notes. Si l'on est purement lecteur, peu importe. A partir du moment ou l'on souhaite créer ne serait-ce que dix notes pour un livre, le clavier du Kindle 4 est insupportable. L'usage des ordinateurs, des tablettes, des téléphones portables, nous a habitué - et cela depuis la regrettée machine à écrire - au paradigme "une touche, une lettre". Il n'y a guère que pour entrer un high-score sur une borne d'arcade, que l'onai utilisé ce système rétrograde consistant à se déplacer sur un clavier virtuel à l'aide des touches directionnelles. La encore, à l'aide d'un écran tactile (ou d'un clavier physique, comme par exemple sur le Kindle 3), c'est une pression / une lettre.
  • Le marque-page. Point n'en est besoin sur le Kindle, tous les livres restent ouverts à la dernière page compulsée. D'autres liseuses procèdent différemment.
  • L'absence de reliure. Pas besoin de lire en biais ou de briser la tranche du livre pour l'ouvrir en grand.
  • Les boutons latéraux pour changer de page. Ils sont très agréables. En ce qui concerne le Kindle 4, associés à son poids plume de 170 grammes, ils rendent la lecture bien plus agréable que celle d'un livre. Je peux lire et tourner les pages d'une seule main dans quatre positions différentes, et cela avec les deux mains, ce qui rend la fatigue musculaire absolument négligeable.

Par au-dessus, page suivante par contraction de l'hypothénar en appui sur le pouce:

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Par en-dessous, page suivante par faible mouvement de l'index (difficile), ou déplacement et pression du majeur (facile):

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Latéral, page suivante par pression du pouce ou du majeur (grandes mains) - c'est la position la plus fatigante:

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Par en-dessous, page suivante par appui aisé du pouce:

under2.jpg

  • Les capacités sans-fil. La 3g est un pur gadget. A qui veut-on faire croire qu'il n'est pas possible de charger assez de livres dessus à la maison, pour ne pas avoir besoin de capacités de connexion une fois à l'extérieur. Ou bien faut-il _réellement_ charger ce livre précis, à ce moment précis, dans la queue de la boulangerie entre madame Michu et monsieur Ibrahim? Même si l'on part en vacance, il est possible de mettre 200 livres sur la liseuse pendant l'année, à fins de ne pas avoir besoin de réseau pendant les dites vacances.
    Le wifi est justifié, moyennant un caveat. Il est peu pratique de chercher un livre depuis le Kindle, mais aisé de chercher un livre depuis son PC sur le site de l'amazone, et de le faire envoyer sur son Kindle.
  • Les boutiques. Ils semblent qu'elles soient aussi mal fichues les unes que les autres, et d'ailleurs c'est un constat global concernant la majeure partie d'internet: la recherche par chaîne de caractères exacte est rarement implementée d'une façon donnant satisfaction. Si je cherche "Benjamin Button", je ne suis pas interessé par "Benjamin Franklin" et inversement. Une exception notable: kobobooks. A titre personnel, cela me met dans une colère noire lorsqu'un programme informatique s'imagine pouvoir mieux que moi savoir ce que je cherche. Les chaînes de caractères, c'est pas pour les cochons, n.f.: femme guerrière résidant sur les rives de la Mer Noire. Le site de la fnac est infect, il faut tous les trois clics indiquer que l'on souhaite exclusivement des ebooks, pour ne pas se voir proposer des livres brochés, quand à son choix en langue anglaise, il est déplorable. Le site de Sony n'est pas encore implémenté en France, et celui de Virgin n'a aucun choix, en aucune langue que ce soit.
    Je reviendrai peut-être sur les sites immatures dans le futur, sous réserve de progrès de leur part et d'intérêt de la mienne. En attendant, voici quelques recherches effectuées pour me donner une idée sur les deux sites adultes:

Michael Moorcock (en langue anglaise)
sur kobobooks.fr : 12 livres de 6.94€ à 7.48€
sur amazon.fr: 13 livres de 6.01€ à 8.28€, dont 8 résultats abracadabrants

Raymond Feist (en langue anglaise)
sur kobobooks.fr : 28 livres de 4.91€ à 13.26€
sur amazon.fr: 34 livres de 4.39€ à 13.18€, dont 8 résultats abracadabrants

Theodore Sturgeon (en langue anglaise)
sur kobobooks.fr : 4 livres à 5.99€
sur amazon.fr: 7 livres de 1.07€ à 5.99€

Arsene Lupin (en langue française)
sur kobobooks.fr : 14 livres de 1.99€ à 12.99 dont 1 résultat erronné
sur amazon.fr: 7 livres de 0.89€ à 12.99€ dont 1 résultat erronné et 2 résultats abracadabrants. Impossibilité de choisir "en français", mais possibilité de choisir des catégories (policier & thriller) dont l'intitulé, en français dirige vers des proses en la langue de Molière.

Harry Turtledove (en langue anglaise)
sur kobobooks.fr : 65 livres de 0.73€ à 13.79
sur amazon.fr: 81 livres de 0.73 à 15.52€ dont 8 résultats abracadabrants.

L'un dans l'autre, c'est assez similaire, avec peut être (pour mes goûts particuliers), un léger avantage tarifaire à l'amazone. En revanche, Kobobook fournit tous ses livres sous un format certes propriétaire, mais accessible à tout fabriquant de liseuse, le epub avec des DRMs Adobe. Amazon utilise un format à lui propre, il n'est aucune garantie de pouvoir lire ses livres sur une autre liseuse dans le futur, même si aujourd'hui l'on y arrive.

En conclusion, à l'aune de mes aventures ebookiennes, s'il me fallait choisir une liseuse à nouveau (ce qui n'est pas proscrit, Amazon permettant le retour du Kindle dans le mois suivant l'achat), je m'orienterais vers une PRS-T1 de chez Sony. Le poids est encore un tout petit peu plus léger que le Kindle 4, et largement en dessous celui du Kindle Touch. Elle dispose de boutons physiques pour les pages précédentes et suivantes qui, quoi que moins avantageusement placés que ceux du Kindle 4, permettent probablement la lecture d'une main. Son écran est tactile, ce qui permet une réelle utilisation du clavier, à fins de prendres des notes et d'utiliser les dictionnaires. Mon deuxième choix serait la Cybook Odyssey, un peu plus lourde et jolie que la Sony. Troisième ex-aeco, les Kindle et Kobo Touch, puis quatrième le Kindle Tou...t court. Les autres lecteurs sont anecdotiques en France, et ne sauraient être sérieusement recommandés.

Notes

[1] gerber: v.t. du premier groupe. Mettre en piles des charges, généralement sur des palettes, avant stockage. A quoi pensiez-vous?

mardi, février 21 2012

La désastreuse politique d'Amazon concernant la recharge du Kindle - une solution potentielle

Comme tout un chacun le sait, l'amazone ne fournit pas de chargeur mural pour son petit bijou, le Kindle. Comme je le faisais remarquer dans mon précédent billet, le cable usb du kindle fonctionne très bien avec mon téléphone androïd, et juste retour des choses, l'adaptateur mural du dit téléphone charge le Kindle avec brio. Et voilà quinze euros d'économisés.

Si vous vous y risquez, et que vos deux appareils ont une prise miniUSB (celle du Kindle), il suit que le voltage doit être compatible avec le standard USB, soit 5V. La seule différence possible est celle de l'ampérage. Je n'ai pas réussi à trouver les spécifications du Kindle, mais l'adaptateur de mon téléphone donne du 0.7A, et le standard USB est censé être de 0.5A; en général un sur-ampérage charge les batteries plus vite, tandis qu'un sous-ampérage peut soit les charger plus lentement, soit ne pas parvenir à les charger. Néammoins ces manipulations s'effectuent comme d'usage, à vos risques et périls.

A Princess of Mars

''A Princess of Mars'' is Edgar Rice Burroughs first novel ever, having first appeared in print in 1917. Better known for his famous character Tarzan, Burroughs's the proverbial goose for the publishing profession, making it hard for us to get past their dedication to never letting their beloved shareholders lose the smile on their faces. Nonetheless a 1917 american novel is no longer protected by the almighty copyright, and as usual Project Gutenberg comes to the rescue.

Nineteen hundred and seventeen. Pulp Fiction[1] is at its apogee, and Burroughs is one of its biggest contributors, with a hundred novels or so before the half of the century. We have mentioned Tarzan already, his other famous series are the Barsoom and the Pellucidar series. Pellucidar belongs in the subterranean adventure genre, which has its protagonists explore underground complexes of caves and tunnels, and specifically in the hollow earth adventure genre where these caves and tunnels are so huge that, in fact, the interior of our planet is a gigantic cave, often with a solar-like body occupying its center, and providing light and warmth for the various living organisms occupying this interior world. Famous forerunners in these genres include Lewis Carroll in his Alice in Wonderland and Jules Verne in his Voyage au centre de la Terre. Barsoom, is the name by which the sentient inhabitants of the planet Mars, know their world. A pretty impressive planet, as far as 2012 sfx go[2], but this is another matter. A pretty impressive world, as far as 1917 science-fiction goes. Giant martians with six arms and legs, rifles that can shoot precisely upwards of two hundred miles, a (sic) "typical southern gentleman of the highest type" whose "slaves fairly worshipped the very ground he trod on" for a hero, a lot of Barsoom is ridiculously outdated. Yet the very flamboyance and exuberance of its early twentieth century science fiction tropes, as well as the impeccable manner in which Burroughs translates these in written language account for the undeniable charm of the novel even to this day. Just as (most) adults would never dream of using a bycycle as a top-of-the-line means of transportation, the very same ones litterally adulate bycycles, as long as their children occupy their saddles. Can we therefore not cast upon A Princess of Mars the same besotted, mushy drooling eyes the average parent casts on the prize of his life? I say we can, and we are then taken in for the ride of our lives on a top-of-the-line entertaining novel. Granted, slavery is not that hip anymore, happily, that's just John Carter's background - in fact, during the course of this and nine other novels, he will be a paragon of all the virtues of mankind, sometimes overdoing it, in our humble opinion. The plot of the novel is pretty basic, as such things go. By unexplained, barely alluded to means, John Carter finds himself transported from Arizona to Mars, where he discovers that his earthly muscles grant him almost divine strength in the lower martian gravity. Feats such as jumping a hundred feet in the air, or felling huge beasts with a simple punch are now his daily fare. Carter soon finds himself adopted by a barbarian tribe of martian men, as long as six-limbed, boar-tusked, green-skinned beings compete in the man category. I had read the book when a teenager, it felt even more ridiculous today than it did then, yet there is nothing to dislike about it, Burroughs delivers pure exhilarating entertainment. More when I finish it.

Notes

[1] Printed on unexpensive wood pulp paper.

[2] Upcoming movie

La reine des sortilèges

Et voici, après Le pion blanc des présages, l'heure de parler du deuxième tome de la Belgariade de David Eddings. Après un premier tome consistant principalement en une longue exposition, et introduisant la plupart des protagonistes de la série, La reine des sortilèges voit enfin se développer un peu l'intrigue de la Belgariade. Nos héros vont, dans un premier temps, rencontrer un véritable Lancelot, ce qui constitue enfin une déviation de l'itinéraire par-ici-Mordor-passez-par-la-case-Tolkien-et-touchez-des-droits-d'auteur du premier ouvrage de la série. Ce Lancelot, nommé Mandorallen incarne la chevalerie avec un souci du détail prononcé. Il vit une passion platonique avec la (jeune) épouse de son meilleur ami, qui lui même est au courant de la chose, mais tous trois, chevaleresques jusqu'au bout des paroles, s'interdissent tout manquement aux règles de la bonne société, tandis que leurs coeurs saignent de cette passion inachevée. C'est-y pas beau? La première moitié du livre se passe en Asturie, terre de nobliaux acceptant mal une dynastie (les mimbraïques) originaire d'un autre terroir. Le jeune Lelldorin dont on parlait dans le dernier billet ira même jusqu'à intégrer une conspiration ayant pour objet d'attenter à la vie de cette couronne haïe. La conspiration est possible grace à l'or des Murgos, les vrais méchants de la série. Notre compagnie s'en rend compte, y compris l'impétueux Lelldorin, qui jure qu'on ne l'y prendra plus, et demande à Garion d'en toucher un mot au roi. Garion consent, et ajoute qu'il ne mentionnera pas l'implication de son ami. Plus tard, présenté à la cour, et par une coïncidence assez lourde, qui se produira à nouveau lors du deuxième arc narratif du tome, voulant que le Murgo en chef pointe le bout de son museau à la cour au même moment, Garion va révéler la conspiration au roi, entrainant un dégainage d'épées en règle par les méchants, et le sieur Mandorallen qui s'improvise champion de Garion. La compagnie passe, les méchants trépassent, et l'on comprend que Mandorallen a préféré ce jugement par l'ordalie, à l'autre possibilité, qui était de prouver leurs dires en dénonçant Lelldorin, auquel il ne doit pourtant rien en tant que loyal sujet de la couronne. Le caractère du tank chevaleresque s'étoffe donc un peu, et ç'aurait été pas mal, si Eddings n'avait choisi de bien mettre les pieds dans le plat en indiquant noir sur blanc que Garion était bien obligé de revoir ses préjugés sur le chevalier Mandorallen, car son caractère était plus compliqué qu'il ne le pensait. C'est un peu lourd, comme procédé, voire même indigeste, en ce que ça ressemble plus à de l'autocongratulation de la part de l'auteur, qu'à une nécessité littéraire, ou un élément indispensable à l'intrigue.

Mais passons - à la deuxième moitié du livre. Quittant la capitale Tol Borune, notre compagnie se voit rejoindre par Ce'Nedra, la fille de l'empereur accompagnée de son précepteur, en pleine fugue. La raison de la fugue? Il est prédit qu'une fille de l'empereur de Tol Borune épousera le descendant du roi de Riva, et qu'ils vaincront le maléfique dieu Torak. A cette fin, les traités qui unissent les nations de Riva et de Tolnedrie prévoient qu'à l'âge de seize printemps, chaque princesse royale doit se présenter à Riva pour épouser le roi au cas ou il serait de retour. Le descendant du roi est bien sûr, à l'insu de son plein gré, Garion dont la lignée a été préservée pendant des siècles par Belgarath et Polgara. Ironie du sort qui fait se jeter Ce'Nedra dans les pattes (bien innocentes et naïves) de celui qu'elle cherche à fuir. Polgara rit sous cape, de commun avec le lecteur averti. Un peu après, nos héros se font piéger par le méchant en chef (du tome - ça va crescendo) dont le plan est aussi simple que peu vraisemblable. Sachant que le dieu Torak veut Polgara pour conjointe, et la mort de Garion qui doit, d'après la prophétie, un jour le tuer, notre méchant souhaite livrer l'un et l'autre au dieu maléfique, espérant grasse récompense. Comment souhaite-t-il capturer la sorcière la plus terrible de la planète? Apparemment en menaçant de tuer Garion, donc si je suis bien, Polgara ne va pas user de sa magie, par peur qu'il tue Garion, mais attendre sagement qu'il emmène Garion à Torak, pour que Torak le... tue. Pas très logique - fort heureusement, c'est le moment où les pouvoirs latents de Garion se révèlent et sauvent l'auteur embourbé dans un marais de sa propre création, en même temps que Polgara lui révèle qu'il est l'assassin de ses parents. Garion pète un plomb, et incinère magiquement le méchant bougre.

Et voici déjà la troisième moitié du livre (ou la quatrième si l'on compte la petite Ce'Nedra), qui se déroule en Nyissie, terre du dieu serpent, et de sa prêtresse, la reine Salmissra. Celle-ci, choisit à son (éternel) dam, de jouer la carte des méchants. Salmissra kidnappe le jeune homme, dans l'espoir de l'échanger, quand Torak se réveillera contre un mariage qui la mettra à l'égal des dieux. Le Murgo en chef (pour l'instant - il y en aura d'autres dans les livres suivants), a presque le même plan, à l'exception qu'il ne souhaite pas se marier avec Torak, mais lui fournir et Garion, et Polgara. Revenons-en à Salmissra - elle kidnappe Garion, qui réveille son pouvoir magique latent à cette occasion. Cela lui permet de survivre assez longtemps pour qu'une véritable Polgara ex machina se produise et que notre compagnie s'enfuie vers le troisième tome.

PS: pourquoi diable les méchants sont-ils toujours si entiers, dans l'héroïque fantaisie? Il n'y a jamais un seul membre du groupe identifié avec le mal, avec un M majuscule, qui penche vers le clan du bien avec un B majuscule. Pourquoi pas un orc aimant la poésie, ou un Murgo reniant le dieu Torak? Dans tout autre genre littéraire, il est des repentis - aparemment pas dans la fantasy. Note aux auteurs: ça apporterait un semblant de crédibilité à vos écrits - que diable, même dans l'univers manichéen s'il en est du comic de super-héros, il est des super-vilains qui reviennent sur le bon chemin, par exemple le Silver Surfer.

Kindle surprise

J'étais tranquille, j'étais peinard, je lisais Queen of Sorcery, lorsque l'facteur a sonné à la porte. Il s'est approché de moi, et il m'a dit comme ça: "mon pote, j'ai un Kindle dans ma hotte". Nonobstant cette familiarité pour le moins surprenante et le fait que c'est le père Noël qui arbore la hotte, tandis que le facteur est, lui, plus partial envers la sacoche, je lui décochai mon plus radieux sourire hypocrite avant d'empocher mon precious tout en balbutiant quelques vagues remerciements. Il faut dire que l'amazone qui m'avait expédié l'objet du fond de sa jungle vauclusienne, s'il faut en croire l'étiquette apposée sur le dit paquet, est connue pour ses lenteurs, et que mon impatience atteignait le plafond du comble paroxystique de son zénith, étant donné que j'avais tout de même commandé l'objet samedi soir, et que nous sommes déjà mardi! Un jour ouvré complet! Maudite amazone!

Voila à quoi ressemble le paquet, puis quelques images qui, si vous les imprimez et les disposez les unes derrière les autres, puis, les maintenant fermement d'une main, et les feuilletant rapidement du pouce de la main opposée, vous permettront d'obtenir une représentation quasiment cinématographique de l'ouverture de l'animal:

Le paquetSystème d'ouvertureOuverture 1Ouverture 2Paquet ouvertLe fond du paquet ouvertLe rabat

Lorsqu'ils indiquent:

Sans souci

ils sont semble-t-il, dans le vrai. Tout cela était trop facile, et d'ailleurs, quand j'étais petit, ils nous fallait faire quinze kilomètres dans la neige, pour aller quérir les paquets au bureau de poste, et leur ouverture requiérait l'utilisation d'un marteau, d'un tournevis et d'un vilbrequin, mais the times they are a-changin'.

Voici, enfin, ce que l'on trouve à l'intérieur de ce joli paquet:

Le contenu

Première remarque, voici le cordon USB/MiniUSB de mon téléphone androïd (le Nexus S, pour les curieux), en noir, ridicule à côté de celui du Kindle (en blanc), près de deux fois plus long:

Cable usb

Celui du téléphone était beaucoup trop petit, et je n'aurai jamais la nécessité de brancher les deux appareils à la fois, ce Kindle fait d'une seule pierre deux coups. C'est un Kindle 4, et non pas un Kindle multi-touch, mais il fait multi-mouche, ce qui n'est déjà pas si mal. Je range le nain d'ébène, pour réserver mes sentiments au géant d'albâtre. Avant de passer au precious lui-même, reste à appréhender les deux petits imprimés, ce que je vous épargne. L'un d'entre eux, le blanc, est la garantie; quand à l'autre, le marron, c'est un mode d'emploi si indigent que Coluche pourrait lui servir une soupe. Le vrai mode d'emploi se trouve sur l'engin lui même. Je branche l'engin qui s'allume d'une jolie lumière ambrée sur la tranche puis me gratifie d'un splendide écran de démarrage, avant de m'inviter à choisir une langue pour les menus de l'appareil, et à entrer une clé wifi pour mon réseau freebox qu'il détecte aussitot. Une fois la clé entrée, il m'invite à aller sur le Kindle Store, et moins de cinq minutes après avoir déballé l'engin, je suis en train de lire The Lost World de Conan Doyle, pour la modique somme de zéro euros (le livre est à présent libre de droits, étant donné son age), pour la première fois de ma vie en anglais.

Apparemment l'appareil a besoin de charger trois heures, je m'amuse donc un petit peu avec, tant qu'il est connecté au PC. A l'aide du navigateur intégré, je vais sur le site du projet Gutenberg, et je télécharge Gods of Mars, à l'aide du PC je charge le premier volume, A Princess of Mars, dans le dossier "Documents" de mon Kindle, qui apparait sur mon ordinateur sans plus d'efforts que de l'avoir connecté auparavant à l'aide du cable usb.

lundi, février 20 2012

Le pion blanc des présages

Il s'agit de l'un des rares livres de langue anglaise que je possède en traduction française. Lisant l'anglais plus couramment que le binge drinker londonien du samedi soir de base, et remarquant erreurs et lourdeurs de traduction à une fréquence supérieure à celle à laquelle notre jeune londonien descend les bières dans son pub de l'East End ce même samedi soir, je déteste lire un livre anglo-saxon en français. A ma décharge, ce bouquin a été imprimé en octobre 1990, et j'en ai probablement fait l'acquisition dans les quelques mois qui on suivi son impression, a une époque, ou, quoique parisien, je ne connaissais pas encore WhSmith, ni Brentano's, que j'ai préféré à Smith, pendant les longues années de mon idylle avec ces deux librairies. A présent, Amazon est apparue, et je réside dans une toute petite ville de l'extrême ouest breton, ce n'est pas comme si, à l'instar de la grande distribution et des épiciers en leur temps, je confinais à la faillite ineluctable les innombrables librairies de langue anglaise de Brest en étoffant ma bibliothèque à l'aide de la dite amazone.

Mais revenons-en à nos moutons blancs des présages, que je viens de relire. Si j'étais masochiste, j'en ferais peut être l'acquisition en langue anglaise, pour pouvoir en être sûr, ne l'étant pas, je livrerais ici-même un jugement à l'emporte-pièce: c'est un mauvais livre. David Eddings, ne me haïs point! J'aime les mauvais livres et les séries B - néammoins, force est de constater qu'un certain nombre de points négatifs entachent le plaisir que l'on pourrait éprouver à la lecture de ce bouquin, le moindre d'entre eux n'étant pas l'admiration que l'auteur (et le lecteur - moi, pour ceux qui ne suivent pas, là bas au fond) porte à Tolkien et au Seigneur des Anneaux, pour ne pas dire la copie servile.

C'est chose entendue que toute fresque d'héroique fantaisie doit glisser entre ses pages un antagoniste aux capacités de destruction et de méchanceté exacerbées, ainsi qu'une équipe de héros aux pouvoirs ma foi plus restreints, qui par leur coopération et leur bravoure, défairont l'anti-héros aussi aisément que je descends une petite bibine en rédigeant ceci - non, pas aussi aisément, tout de même, ou ce ne serait pas très héroïque, mais la bibine en question attaque mes capacités cognitives. L'inclusion d'un objet doté d'un grand pouvoir magique est l'un des autres lieux communs à cette littérature. On peut enfin obtenir quelques points en bonus par l'inclusion d'une romance, mais il s'agit la d'un mal commun à bien d'autres formes d'expressions littéraires et artistiques.

Pour autant, cet antagoniste, ces héros, ces objets, et ces romances ne gagnent rien à être copies conformes de leurs alter-egos Tolkieniens. Lorsqu'Isildur vole l'anneau unique à Sauron lors d'une bataille épique aux sons de fin des temps, et par la même la presque totalité de son pouvoir maléfique, que ce dernier disparaît et se régénère pendant des siècles, il n'est point nécessaire que Riva vole l'orbe d'Aldur à Torak, puis qu'une bataille épique aux sons de fin de temps se joue à l'issue de laquelle Torak, privé de la presque totalité de son pouvoir maléfique disparaît et se régénère pendant des siècles. Lorsque le héros de Tolkien, Frodo, n'est somme toute qu'un brave gars de la campagne, ignorant du cours du monde, est-il si important que Garion, celui d'Eddings, soit un brave gars de la campagne, ignorant du cours du monde? Lorsque la compagnie de l'anneau de Tolkien se voit renforcée de la présence de Legolas, l'archer elfe, est il tout à fait indispensable que la bande de Garion se voit renforcée de la présence de Lelldorin, l'archer - qui bien qu'humain - les elfes n'existent pas dans le monde d'Eddings, joue sur les consonnances elfiques de son nom, ainsi qu'une certaine allitération entre les premières syllabes de leurs noms, pour créer un parallèle plus qu'indéniable avec son doppelgänger Legolas? La copie est en géneral plus un ressort comique - Terry Pratchett en joue par exemple avec inspiration, en son personnage de Cohen the Barbarian, un féroce juif à rouflaquettes barbare - qu'un ressort épique. Etait-il dès lors nécessaire à Eddings de créer une peuplade vivant en symbiose avec les chevaux, à l'instar des Rohirrim de Tolkien? Fallait-il vraiment qu'un prince incognito fasse partie de la compagnie de Garion (Kheldar, le prince-espion), alors même qu'un roi est incognito dans celle de Frodo (Aragorn)? Etait-il nécessaire que le dit Kheldar soit, je cite, "un petit individu avec un visage de fouine", alors même que son meilleur ami Barak, est lui-même un géant nordique à la force prodigieuse, si l'on souhaitait éviter les accusations de plagiat des célèbres Fafhrd and the Gray Mouser du regretté Fritz Leiber?

Un autre point très négatif est la jeu de piste dans lequel Eddings nous enrôle bien malgré nous. Est-il destiné à des adolescents peu attentifs? Est-ce un artifice littéraire, plus que d'une authentique volonté d'interaction avec le lecteur? Nul ne le sait, mais c'est d'un ennui mortel. Petit résumé des faits: le dieu Torak s'est vu panpancuculter par le sorcier Belgarath, à la suite de quoi une prophécie a annoncé qu'il serait définitivement défait par un descendant du roi de Riva. Cette prophécie est énoncée en guise de prologue au livre. Il faut ensuite se farcir les interrogations du héros, le jeune Garion, comprenant peu à peu qu'il est l'objet et le sujet de cette prophétie. Le lecteur comptabilisant moins de sept virgule trois degrés d'alcool dans le sang le comprend dès le premier chapitre, et les interrogations du jeune garçon lui sonnent alors singulièrement faux aux oreilles. Alors, erreur de jeunesse d'Eddings, volonté délibérée de lourdeur, sans même s'attarder sur le caractère poétique de la prophétie elle-même - j'ai connu des lettres d'amours adolescentes plus intrigantes, tentative de rendre le lecteur omniscient qui échoue car il n'y a aucune necessité à ce que le protagoniste ne le soit pas lui? Tout cela est assez mystérieux et un peu soporifique.

Au chapitre des points positifs, l'on peut noter dans l'oeuvre d'Eddings la présence d'une héroïne qui n'est pas une vierge effarouchée, mais une sorcière de renom - la seule héroïne de Tolkien est Eowyn, peu présente, tueuse de Nazgûl malgré elle, et amoureuse transie du vrai héros (celui avec des attributs masculins commençant par c, o et u, et finissant par i, l, l, e et s) Aragorn. Il est intéressant de faire de Polgara, puisque c'est le nom de cette héroïne, une sorcière, car les porteuses d'épées sont peu crédibles - de la même façon que les championnats mondiaux d'arts martiaux se divisent en deux catégories, hommes et femmes, il est peu probable que l'épéiste moyennageuse ait pu résister aisément à l'épéiste moyennageux, du simple fait de la différence de masse musculaire, rendant ce type d'héroïne peu probable.

Mais ce qui rend réellement ce livre attrayant, malgré ses défauts plus indigestes que le Kouign-amann de mon dessert, c'est les dialogues entres personnages. Chaque conversation, ou presque, est une passe d'armes qui voit gagner le compère à la langue la mieux pendue. Amateur de séries B, comme de blockbusters, ce dernier point m'a permis de finir ce livre avant de sombrer à l'énervement du à l'idôlatrie Tolkienesque du sieur Eddings. Autant qu'il m'en souvienne, les tomes suivants voient se développer une intrigue, qui devrait me faire oublier cette idôlatrie de jeunesse (n'oublions pas qu'il s'agit seulement du deuxième roman publié par David Eddings, et de son premier roman d'héroique fantaisie).

Demain devrait être jour de réception de mon dernier gadget, un beau Kindle. Ainsi donc le prochain billet lui sera probablement dédié, à moins qu'il ne le soit au tome deuxième de la saga d'Eddings.

A bas la passivité & vive l'autocritique maoïste!

En cette ère exhibitioniste, il est de bon ton de partager ses pensées avec la Terre entière. Ce blog a donc failli, en un premier temps, se nommer "apériodique extime", mais je suppose qu'hormis la profession psychologique, et les oncles et tantes qui me mettent une fameuse pâtée au Scrabble à chaque fois, nul n'aurait saisi le puéril jeu de mot... et puis je ne vais pas raconter grand chose d'intime, après tout. La seule intimité que je souhaite partager, à l'instar de mes (nombreux) (très nombreux) (très très, mais alors très nombreux, blogue à part) co-blogueurs, est celle de mon absence de style. N'est pas écrivain qui veut, et le veux-je?

En revanche, j'adore lire, et vous en conviendrez avec moi, n'est pas Mozart qui veut, et la mémoire eidétique semble bien être un privilège à lui et quelques autres bienheureux réservé. Il se trouve donc que depuis bien longtemps, je déteste cette faiblesse de mémoire (de caractère?) qui fait que je suis incapable de me remémorer plus que les lignes générales des livres que j'ai lu, voire même du bouquin que j'ai fini l'avant-veille. Cela n'aide décidément pas à la conversation, et si vous croyez que c'est en discutant du dernier Star Wars que vous allez séduire ces dames, eh bien! vous vous fourrez le doigt dans l'oeil (ou bien vous êtes encore jeune, et pensez que La Menace Fantôme est le premier Star Wars).

La solution saute aux yeux, nous la connaissons tous (peut être pas notre ami amateur de La Menace Fantôme, je ne suis pas assez au courant des pratiques actuelles de l'institution scolaire), il s'agit, vous le devinez, sans plus de prétérition, de... la fiche de lecture! Mon orgueil blessé aimerait mieux produire un commentaire composé, voire même de brillants essais, mais, vive l'autocritique maoïste, elle est probablement plus à ma portée (mais moi, je sais faire marcher un ordinateur, oncles et tantes scrabbleurs et littéraires, nah nah nah - imaginez vous ma langue fièrement tirée dans votre direction, et avouez que jusqu'à présent, vous n'aviez pas l'ombre d'une idée des rapports unissant ce titre prétentieux à ma prose suave).

Quand à la passivité mentionnée plus haut, il s'agit de celle qui me faisait retarder ad vitam eternam le moment où j'allais enfin graver dans le blog les dites fiches de lectures. Cette passivité est donc, je le proclame haut et fort, hic et nunc vaincue, jusqu'à la prochaine fois ou ça me reprendra, et sans plus attendre je vais pondre mon second billet, concernant White Pawn of Prophecy, de David Eddings.